Un des meilleurs journaux de Suisse, le Temps, opte pour une nouvelle approche multimédia : inscription obligatoire pour consulter les articles.
Un peu d'histoire
Pendant longtemps, le site du Temps a pratiqué une politique numérique très frileuse – accès ouvert aux seuls articles du jour, régistration pour les archives. Par la suite, le journal a libéralisé l'accès à tout son contenu, présent et passé. Et soudain, il y a environ un mois, survient un inexplicable volte-face. A l'exception des dessins de Chappatte, le contenu éditorial du jour n'est plus accessible sans donner son adresse e-mail, son numéro de téléphone et son adresse. Pire, il faut prendre un abonnement pour consulter les archives.
What for ?
Les inscriptions ont un but évident, récolter des adresses e-mail ou des données personnelles. Dans le but d'envoyer des publicités pour du Viagra avarié. Ou plus sérieusement, dans le cas du Temps, pour proposer des abonnements. Loin de moi l'idée de nier la valeur d'un riche carnet d'adresse, je dois cependant avouer qu'il y a des méthodes beaucoup plus élégantes pour cela, comme les concours, ou les goodies...
Quant à la valorisation des archives sous forme d'abonnement, c'est une fausse bonne idée qui va à l'encontre de toutes les tendances actuelles du net.
Et le web 2.0 dans tout ça ?
Par sa nouvelle politique, le Temps se prive des ressources les plus précieuses du web 2.0 : les réseaux sociaux. Comment partager un article qui n'est pas en open access. C'est d'autant plus regrettable que le quotidien emploie un des plus talentueux chroniqueurs multimédia du pays, Anouch Seydtaghia. Sans accès aux archives, je ne peux pas le certifier, mais je crois bien qu'il ne cesse de vanter les mérites des réseaux sociaux. Etrange...
Un élitisme passéiste
Sans doute que la direction du Temps considère les réseaux sociaux comme trop plébéiens à son goût, juste dignes de la presse de "caniveau" gratuite. Les élites se méfient du social. Le Temps, ça se mérite... Le Temps est un luxe ! Ainsi, le site s'évite d'être squatté par cette jeunesse oisive pour laquelle tout est gratuit. Elle s'évite surtout de figurer sur les plates-formes les plus performantes actuellement pour attirer de nouveaux lecteurs, et générer du trafic sur son site.